Le plus grand tennisman qu'a connu le Luxembourg monte au filet pour nous livrer sa playlist en trois titres gagnants!
Peu de tennismen peuvent se targuer d'avoir battu le grand Rafael Nadal. Parmi ce "happy few", un Luxembourgeois à la carrière irréprochable: Gilles Muller.
RTL 5minutes a rencontré le champion, retraité depuis août 2018, pour évoquer le rôle de la musique dans sa brillante carrière. Les chansons de Michael Jackson ou Guns N' Roses l'ont accompagné depuis ses débuts, comme lors de ce tournoi junior de l'US Open remporté en 2001, année où il termine champion du monde junior.
"J'ai d'abord voyagé avec un discman, puis un MiniDisc, enfin avec de la musique chargée sur mon téléphone, se rappelle Gilles Muller. J'avais toujours des écouteurs sur moi car on passe tellement de temps dans les aéroports, dans les hôtels, dans les transits. La musique m'accompagnait dès le début de la journée. D'ailleurs mon réveil, c'est l'une de mes chansons préférées. Et en fin de journée, la musique m'aidait aussi à redescendre un peu."
La carrière de Gilles Muller a démarré sur les chapeaux de roues et a terminé en apothéose. Il remporte en 2017, à 34 ans, le premier tournoi ATP de sa carrière, en l'occurrence le tournoi de Sydney, et atteint les quarts de finale à Wimbledon, son meilleur parcours, en battant un certain Rafael Nadal.
"J'AI ARRÊTÉ AU BON MOMENT"
Cette carrière de près de 20 ans a été jalonnée de chansons pour se motiver, ou pour s'échapper. Un rituel courant chez les champions, explique Gilles: "Quand je jouais encore, il y avait rarement un joueur sans écouteurs avant son match. C'est une façon de s'isoler, de se concentrer, de se préparer pour son match. Sans parler de la récupération, qui peut s'avérer ennuyeuse quand on doit pédaler pendant 20 ou 30 minutes. Je n'avais pas envie de le faire alors je mettais de la musique. Ça me permettait de rendre ce genre de moments plus heureux, plus joyeux."
Le tennisman luxembourgeois a même réussi à faire de sa fin de carrière un moment joyeux.
"Pour moi c'était assez facile, se souvient Gilles Muller, surtout que mon corps commençait à envoyer des signes, j'avais beaucoup de soucis avec mon coude et avec mon épaule. Les six derniers mois, ce n'était plus très agréable, je passais plus de temps chez le médecin ou le kiné que sur le court. Et puis j'avais deux gamins à la maison qui me disaient qu'ils en avaient marre que je ne sois jamais là. J'ai donc pris ma décision à ce moment-là et je ne l'ai jamais regrettée. J'ai arrêté au bon moment, mon classement d'alors me permettait de jouer encore de gros tournois. Je me suis fait plaisir en mettant fin à ma carrière lors d'un de mes tournois préférés à New York avec ma famille."
"JE TROUVE QUE LE LUXEMBOURG A DU MAL À HONORER SES SPORTIFS"
Aujourd'hui capitaine de l'équipe de Coupe Davis, Gilles est revenu au tennis après une coupure indispensable avec la raquette au terme de sa carrière de joueur. Il a doucement redécouvert l'amour pour ce sport et a désormais des activités très variées de commentateur, d'entraîneur ou de directeur sportif. Son parcours lui donne beaucoup de poids auprès des jeunes: "Bien sûr, ma carrière m'aide à les convaincre de faire certains sacrifices. Et puis je leur inspire une certaine confiance grâce à mon parcours. Mais je ne veux pas leur mettre la pression car il s'agit d'un sport individuel et chaque joueur doit trouver sa voie."
L'exemplarité et la richesse de la carrière de Gilles Muller en ont fait une espèce d'ambassadeur du Luxembourg dans le monde, un rôle qu'il a endossé avec sérieux.
"Ce sont souvent les sportifs qui ont été les meilleurs ambassadeurs du Luxembourg, conclut-il, de Christine Majerus aux frères Schleck. Moi, j'ai toujours été fier de représenter le pays mais je trouve que le Luxembourg a du mal à honorer ses sportifs. On se fait souvent plus petit que ce qu'on est, et le sport en souffre beaucoup. Si je prends l'exemple de l'équipe nationale de football, qui a de très bons résultats ces dernières années, tout le monde lui tombe dessus dès qu'elle fait un match moyen. Et quand je vois une nation comme l'Islande, la fierté de ses supporteurs lors des compétitions internationales, je n'ai pas l'impression que les Luxembourgeois soient à ce niveau."
Tous les grands épisodes de la carrière de Gilles Muller sont relatés dans le livre Gloire et Douleurs de notre collaborateur Christophe Nadin.
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Qu'elles aient bercé notre enfance, qu'elles enchantent nos journées où qu'elles soient devenues des compagnes pour la vie, les chansons jalonnent notre existence.
La devise de Face B pourrait être: "Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirai qui tu es".
