Se pourrait-il qu'un jour, grâce aux dernières avancées scientifiques, que les dinosaures refassent leur apparition sur Terre? C'est en tout cas le rêve d'une poignée de milliardaires.

Dans Jurassic Park, des manipulations génétiques permettaient de ressusciter des dinosaures. Des scientifiques arrivent à cloner des dinosaures à partir d'ADN retrouvé dans un morceau d'ambre. Trente ans plus tard, la biologie de synthèse existe bien, mais elle ne sait pas encore recréer des espèces disparues.

Et pourtant l'idée inspire des milliardaires comme Jared Isaacman, rentré de son premier voyage dans l'espace il y a seulement  quelques mois, qui voudrait cloner des dinosaures.

Autre milliardaire persuadé qu'on pourrait recréer des dinosaures, le PDG de Neuralink, Max Hodak, un proche d'Elon Musk. Dans un message posté sur Twitter, il explique que nous aurions la capacité de créer un "Jurassic Park", peuplé de clones de dinosaures. D’après lui, 15 ans d’ingénierie génétique suffiraient à concevoir de telles créatures entièrement nouvelles et "super exotiques".

Il y a peu, une équipe de scientifiques a réveillé un ancien «virus zombie» resté piégé dans la glace d’un lac sibérien durant 50.000 ans. Une nouvelle qui provoque crainte et circonspection chez de nombreuses personnes, mais qui "inspire" ces milliardaires.

ÇA RESTE DE LA SCIENCE-FICTION

Pour la plupart des scientifiques, cloner des dinosaures reste impossible. Aucun espoir de retrouver de l'ADN intact datant de 65 millions d'années, date de l'extinction des dinosaures. Dans le film Jurassic Park, des  chercheurs découvrent de l'ADN de dinosaure dans un moustique fossilisé dans de  l'ambre. Mais "toutes les tentatives  pour extraire L'ADN des échantillons d'ambre se sont révélées infructueuses", précisent les chercheurs du musée d'histoire naturelle de l'université d'Oxford.

De récentes découvertes ont pourtant fait saliver les scientifiques. En 2016, une partie de la queue d'un dinosaure vieux de 99 millions d'années, avec os, tissus mous et plumes, a été découverte  dans de l'ambre (résultant des sécrétions de végétaux fossilisés). Une trouvaille inédite qui permet d'en apprendre beaucoup sur  l'évolution et la structure du plumage de ces animaux disparus.

En 2017, une équipe de chercheurs espagnols et britanniques a trouvé en Birmanie quatre tiques parfaitement conservées dans de l'ambre, vieille de 99 millions d'années. Parmi ces quatre parasites surgis du passé, l'un, de la famille des "Tiques terribles de Dracula", était "gorgé de sang", un autre avait une patte "empêtrée" dans une plume, appartenant immanquablement à un dinosaure puisque les oiseaux n'existaient pas encore.

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© Alain Pitton / NurPhoto via AFP

Enfin en 2020, figé pour l'éternité: le crâne d'un  minuscule oiseau exceptionnellement bien préservé dans l'ambre depuis 99  millions d'années a été découvert en Birmanie, et pourrait être le plus petit  dinosaure connu à ce jour.

Telles des capsules de temps, "les morceaux d'ambre préservent de petits clichés des écosystèmes anciens, mais aussi des détails microscopiques en trois dimensions et des tissus fragiles qui sont difficiles à étudier dans les autres fossiles", relève Ryan Kellar du Musée Royal de Saskatchewan au Canada.

"C'est une nouvelle source d'informations qui vaut la peine d'être recherchée, exploitée et protégée comme ressource fossile", estime-t-il.
Mais on ne pourra jamais rien faire avec de l'ADN aussi vieux. 

Jingmai O'Connor, de l'Institut de paléontologie des vertébrés et de paléoanthropologie de Pékin explique: "j'espère que d'ici les dix prochaines années, nous pourrons développer  des techniques permettant d'accéder à la biochimie des tissus mous. Il y a  certainement des fragments d'ADN préservés à l'intérieur... mais il n'y aura  jamais un scénario à la Jurassic Park!", rassure-t-elle.