
Steve Masson - Professeur à l'Université du Québec à Montréal. / © Annick Goerens
Pour le chercheur canadien Steve Masson, le plurilinguisme présente des avantages dans l'éducation.
Mieux comprendre le cerveau afin de mieux enseigner. Tel était le thème d'une conférence organisée mardi soir par le Lycée Aline Mayrisch, l'Institut Français du Luxembourg et l'Association Luxembourgeoise des Professeurs en Freelance (ALPF). Auparavant, le professeur d'université canadien de renommée mondiale, Steve Masson, avait expliqué ses recherches à nos collègues de RTL et était revenu sur le contexte luxembourgeois.
Plus on comprend le fonctionnement du cerveau pendant l'apprentissage, mieux et plus efficacement on peut enseigner : telles sont les prémisses du chercheur canadien. Steve Masson et son équipe ont découvert que pour bien apprendre une matière, les élèves doivent être placés dans un contexte où ils doivent se rappeler activement cet apprentissage, afin qu'il subsiste ensuite.
Steve Masson explique que quand on fait un effort pour se rappeler quelque-chose que l'on a appris et que l'on répète cet effort, le cerveau est activé et les connexions des neurones sont renforcées. Cela aide à apprendre des choses nouvelles.
En ce sens, il se passe dans le cerveau quelque-chose de comparable à des promenades en forêt. Quand on va se promener dans un bois parmi les arbres et qu'on prend toujours le même chemin, un sentier apparaît peu à peu à cet endroit. C'est pareil dans le cerveau, le fait d'activer de plus en plus les neurones de la raison, les rend plus forts et on peut apprendre de nouvelles compétences.
Qu'en est-il des élèves au Luxembourg, qui doivent relever les défis traditionnels de l'éducation, mais dans le contexte du multilinguisme ? Car le fait de devoir apprendre plusieurs langues, représente un défi supplémentaire pour les élèves.
Selon Steve Masson, quand on fait l'apprentissage de plusieurs langues, différents aspects du cerveau sont optimisés.
Pour le chercheur, le fait de pouvoir passer d'une langue à une autre constitue un avantage pour le cerveau, car cela implique un certain contrôle. Et l'effort que doit faire le cerveau pour passer d'une langue à une autre, développerait les habiletés du côté du contrôle cognitif.
Le plurilinguisme tel qu'il existe dans l'enseignement luxembourgeois, serait donc un avantage, même si c'est parfois un challenge d'apprendre, a conclu Steve Masson, Professeur à l'"Université du Québec" de Montréal.