La sécurité dans le quartier de la Gare de Luxembourg est un sujet sensible! Aujourd'hui, parlons du problème des individus qui bloquent l'entrée des immeubles. La police dispose de nouveaux moyens pour les déloger.

L'un des problèmes, ce sont ces gens qui se tiennent dans les entrées des immeubles et en bloquent l'accès. Depuis quelques mois, la police dispose de moyens légaux pour lutter contre cette pratique. Les policiers peuvent évacuer des entrées les personnes concernées, pour la plupart des sans-abri ou des consommateurs de drogues, si nécessaire, en ayant recours à la force. Mais quelle est l'efficacité de cette nouvelle mesure?

"C'est plutôt humiliant de savoir qu'on ne peut plus entrer et sortir librement de chez soi," nous dit David (le prénom a été modifié par la rédaction). Il habite dans le quartier de la Gare depuis six ans, dans un immeuble où les toxicomanes traînent régulièrement dans le hall d'entrée. Ce serait devenu particulièrement grave depuis la pandémie.

“Le fait que vous deviez parfois nettoyer du sang et de l'urine le matin n'est pas très agréable. Et quand vous voyez que des gens abîment aussi des murs, arrachent des câbles... Ce sont des coûts qui s'accumulent. C'est extrêmement démotivant de toujours tout remettre en ordre, pour que ce soit à nouveau complètement dégradé quelques jours plus tard."

Au début, David appelait encore la police. Il a eu de nombreuses conversations avec les agents qui lui ont notamment conseillé d'être prudent - surtout quand les gens devant sa porte sont des toxicomanes. Mais ces derniers temps, les policiers ne se déplaceraient plus aussi souvent pour ce problème. "On a l'impression qu'il a été sous-traité à  'A vos côtés'", explique David, déçu. L'introduction de la "garantie d'accès" ("Platzverweis") n'aurait absolument rien apporté jusqu'à présent, selon lui. Les gens se tiennent malgré tout toujours devant sa porte.

La députée-maire de la capitale, Lydie Polfer, se montre aussi critique:

“La garantie d'accès apporterait déjà quelque-chose, mais encore faudrait-il qu'elle soit appliquée! La police, et uniquement la police, a les moyens légaux de forcer des gens à partir de là. Mais elle doit le faire. Et cela ne se produit vraiment pas souvent.”

Pour le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, tout serait une question de proportionnalité et d'idées de liberté:

“Nous sommes dans un état de droit démocratique, où il faut reconnaître les limites de cela, car cela a beaucoup à voir avec des problèmes sociaux. Il s'agit de situations différentes qui nécessitent des mesures différentes. Où la police peut bien sûr être une partie de la solution, mais pas la solution exclusive."

Il s'agirait d'une interaction entre les différents acteurs: la Ville de Luxembourg, les services sociaux et la police. Il faudrait encore se roder, mais le ministre est confiant dans le fait que la bonne direction a été prise. Un premier bilan sera tiré six mois après l'entrée en vigueur de la "garantie d'accès".

Le reportage de RTL en luxembourgeois: