Petite, propre sur soi, soignée, l'accusée, est en détention provisoire depuis un an. Elle doit répondre ce lundi devant le tribunal de Luxembourg pour l'escroquerie de six personnes en sept ans.

Elle abordait ses futures victimes dans la rue ou sur le parking de supermarchés. Elle-même ou un homme demandaient de l'aide aux victimes. Mais seule la femme est assise sur le banc des accusés ce lundi au tribunal de Luxembourg. Il lui est reproché d'avoir escroqué cinq hommes et une femme, pour la plupart des personnes âgées, de près de 380.000€, entre 2015 et 2021.

Chez certaines victimes, elle s'est carrément invitée à la maison pour s'y mettre à l'aise. Un homme aujourd'hui âgé de 90 ans en a fait les frais. Il a croisé sa route dans la rue de l'Alzette à Esch et lui a prêté de l'argent comme elle demandait de l'aide pour elle et ses enfants. Elle a finalement emménagé chez lui à Schifflange. Elle y est restée près d'un an!

Régulièrement des choses disparaissaient. Après avoir déménagé, elle a continué à entrer par effraction chez lui. L'homme a témoigné à la barre la semaine dernière, lâchant: "Elle m'a tout volé, tout cassé". Même les couvertures de son lit ont disparu. C'est pourquoi il avait froid la nuit, raconte le monsieur.

Plus d'une fois, elle a volé l'argent, qu'il venait de retirer à la banque. Une fois, elle l'aurait même attendu, tapie derrière des arbres, en compagnie d'un homme, qui aurait alors pointé une arme sur l'homme de 90 ans, pour qu'il retire de l'argent.

BESOIN D'UN NOUVEAU REIN

La semaine dernière, un autre homme a témoigné devant le tribunal. Son père aurait aidé le couple. Les voisins ont raconté au fils comment elle s'est s'était "incrustée" chez lui. Dans la foulée, l'homme de 80 ans a rapidement -en l'espace d'un mois- pris ses distances avec sa propre famille. L'accusée lui a raconté qu'elle avait besoin d'un nouveau rein. Probablement pour le lui payer, le vieil homme lui a transféré 41.000€. Mais l'homme avait eu la lucidité de tout noter.

Lorsque le fils est allé chez son père pour s'occuper de lui, après ses vacances, il l'a trouvé allongé dans son lit. Inconscient. Transféré à l'hôpital, le vieil homme ne s'y est plus réveillé. Il est décédé une semaine plus tard.

"La considérez-vous quasi comme étant l'assassin de votre père?", a demandé le juge la semaine passée. "Oui", a répondu l'homme. Il a la conviction que tous les tracas occasionnés par l'accusée ont entraîné la mort de son père.