Depuis plusieurs années, l'Université du Luxembourg abrite une Clinique du droit dont la mission est de former les étudiants en traitant de véritables litiges du quotidien.

L'Université du Luxembourg est encore jeune, mais elle a des idées. Déjà classée parmi les 250 meilleurs établissements au monde selon Times Higher Education, elle abrite notamment une formation très, très innovante: la Clinique du Droit.

Le but de cette Clinique est simple: elle confronte des étudiants en droit à de véritables clients qui ont subi des litiges dans le domaine du droit à la consommation.

Et l'aide est réelle: si le litige est inférieur à 5.000€, le consommateur luxembourgeois ou frontalier peut demander gratuitement le soutien des étudiants, qui se chargeront d'analyser le dossier et les aiguiller correctement. Le tout, sous la supervision d'enseignants et avocats qui collaborent avec l'Uni. Avec une limite toutefois: la Clinique ne traite que les dossiers qui relèvent du droit à la consommation luxembourgeois.

"Imaginez quelqu'un qui achète une montre et subit un préjudice. Même si la montre vaut déjà 250 euros, il ne va pas aller en justice pour cette somme. Entre le coût de la représentation par un avocat - et même sans - le temps et les connaissances demandés font que ce sont des litiges qu'on laisse généralement tomber" nous explique Elise Poillot, professeure de droit et directrice de la Clinique. "C'est vraiment dommage car les consommateurs en Europe sont certainement les mieux protégés au monde." 

Le service rendu peut effectivement aider des personnes lésées à se tirer d'affaire. Un abonnement internet dont le prix s'envole sans explication, un canapé livré dans la mauvaise teinte, une crèche aux prix étranges, un SMS frauduleux... La Clinique a déjà soigné de nombreux clients au Luxembourg.

UN SERVICE RENDU AUX CONSOMMATEURS

Dans "une jeune université dynamique et ouverte, c'est une idée qui a été immédiatement bien accueillie" se souvient Elise Poillot. "Mon idée, c'était vraiment de faire ce qu'on appelle une clinique des usagers. C'est-à-dire de donner la possibilité aux étudiants de travailler sur de vrais cas pratiques et de rencontrer des personnes parce que l'humain reste quand même au centre du droit."

Un parcours chargé mais ultra professionnalisant pour ces étudiants en dernière année de master, qui peuvent mettre en pratique les connaissances accumulées durant cinq années d'études. Et un service rendu aux consommateurs puisque la Clinique consulte gratuitement. "Ça fait partie de ce qu'on appelle aussi la troisième mission de l'Université: après l'enseignement et la recherche, elle se met au service de la société civile." 

N'allez toutefois pas croire que la Clinique remplace les services d'un véritable avocat. Les étudiants ne rédigent pas de courrier et n'effectuent pas les démarches pour les clients. "On est là pour informer les consommateurs mais on ne les conseille pas" insiste Elise Poillot. Le consommateur doit donc jouer le jeu, retrouver les contrats, effectuer seul ses démarches. Et quand bien même la Clinique devait se déclarer incompétente et donc ne pas traiter une affaire, elle renverra la personne vers un interlocuteur mieux placé.

Certains cas ont pu être réglés après quelques échanges écrits. D'autres nécessitent du temps et une rencontre avec les membres de la Clinique. "On a déjà reçu des lettres de remerciements de personnes aidées" sourit Elise Poillot, fière de voir sa formation être utile.

Pour contacter la Clinique du Droit, rendez-vous sur le site de l'Université du Luxembourg.