Une enquête menée par l'Union des entreprises luxembourgeois conclut que les patrons sont plutôt en faveur du télétravail.

Employeurs et employés ont un terrain d'entente à explorer: le télétravail. Selon une étude menée par l'Union des entreprises luxembourgeois (UEL) auprès de 1073 entreprises, une majorité de patrons aimeraient proposer davantage de télétravail à leurs salariés.

L'enquête, qui touche 39% des salariés luxembourgeois, est plutôt encourageante pour le travail à distance.

Environ 83% des entreprises qui pratiquent déjà le télétravail "souhaiteraient avoir la possibilité d’offrir à leurs salariés 2 jours de télétravail ou plus par semaine, en toute neutralité fiscale et de sécurité sociale". Une manière de mettre sur un pied d'égalité les résidents et les frontaliers. Pour l'heure, les frontaliers sont limités par des seuils contraignants et ont droit à un traitement différentié, souvent désavantageux.

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En revanche, 48% des entreprises où le télétravail existe "ne permettent pas la pratique du télétravail à certaines catégories de salariés". Dont 6% qui l'interdisent aux frontaliers. Certains secteurs y recourent logiquement moins, comme l'artisanat, le commerce, la construction ou l'horeca, dont l'activité nécessite du présentiel.

Cette volonté globale de garantir davantage de télétravail répond à une réalité du marché: de plus en plus de travailleurs veulent cet avantage. Les entreprises qui le pratiquent déjà sont 40% à affirmer avoir déjà "perdu un candidat potentiel" car elles ne proposaient "pas assez de télétravail". Et d'après elle, "ce chiffre est en augmentation constante". La faute aux trajets notamment, de plus en plus compliqués et coûteux pour certains employés.

Les patrons en appellent donc au gouvernement pour prendre "des démarches proactives" avec les pays voisins.

En pleine année électorale, l'UEL sait que le sujet est ouvert au débat. Elle demande au gouvernement de créer une "sphère de sécurité" de deux jours de télétravail par semaine. D'une part, en relevant le seuil de sécurité sociale européen à 41%, contre 25% aujourd'hui. D'autre part, en passant les seuils fiscaux passés avec les voisins à 96 jours par an ! Contre 34 jours pour les Belges et les Français aujourd'hui, 19 pour les Allemands. L'UEL recommande aussi de simplifier les procédures administratives liées au télétravail.

La balle est désormais dans le camp des partis politiques luxembourgeois, qui devront présenter un programme pour les élections législatives d'octobre.