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Une étude s'est penchée sur les répercussions de la crise du coronavirus sur les usagers de drogues à haut-risque.
Quel impact a la pandémie de coronavirus sur la vie des toxicomanes en situation précaire? Le ministère de la Santé a souhaité approfondir cette question dans une étude dont les conclusions ont été présentées lundi.
120 personnes considérées comme "usagers de drogues à haut risque", qui fréquentent notamment le local de consommation de stupéfiants Abrigado à Luxembourg, ont participé à l'étude de Nadine Berndt entre juin et août 2020, c'est-à-dire après le confinement.
"Les personnes qui ont participé, étaient en majeure partie des hommes, l'âge moyen était de 43 ans et un peu plus de la moitié étaient nés au Luxembourg. Près d'un tiers ont dit ne pas avoir de logement ou de logement fixe et 40% ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas respecter les mesures de confinement."
16% des participants ont profité de la nouvelle offre de substitution à bas seuil.
Le nombre d'overdoses est en recul, bien que la qualité des drogues soit en baisse et que leur prix ait augmenté, selon Nadine Berndt. Les habitudes de consommation sont restées les mêmes pendant la crise sanitaire. Les substances les plus consommées restent l'héroïne à +/- 60% et la cocaïne à +/- 30%. A la différence d'autres pays, aucune nouvelle substance plus forte n'est apparue.
"Nous voyons aujourd'hui qu'il y a beaucoup plus de distribution en ligne de drogues, c'est-à-dire que beaucoup de clients achètent en ligne, mais il faut bien s'imaginer que ces personnes n'ont souvent ni téléphone portable, ni accès internet, ni logement."
La consommation d'alcool a augmenté de 22%. Une bonne partie des personnes interrogées sont satisfaites de l'offre au Luxembourg. Les émotions négatives et la violence sont toutefois en hausse, d'après Nadine Berndt.
"Environ la moitié des gens ont dit qu'ils ont des émotions négatives et se sentent vulnérables et qu'ils ont aussi un sentiment d'exclusion sociale."
Lors de la présentation de l'étude, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, a précisé que les toxicomanes en situation précaire et les sans-abri n'auront pas un accès prioritaire au vaccin. Des efforts seront toutefois réalisés pour envoyer chez un médecin, les personnes considérées comme vulnérables à cause d'antécédents médicaux et qui vivent dans la précarité, quand elles pourront être vaccinées.