
© Laure Boyer Hans Lucas via AFP
La start-up ferroviaire Kevin Speed veut remplacer les RER par des TGV low-cost. La nouvelle compagnie espère devenir opérationnelle à l'horizon 2026-2027.
L'idée de Laurent Fourtune, fondateur de la compagnie Kevin Speed, est d'offrir “La Grande Vitesse, pour tous, et tous les jours!”. Le slogan de la start-up ferroviaire ne laisse guère de doute sur l'objectif: proposer des trajets à bas prix, à partir de 3€ le trajet pour 100km, des grandes villes vers les gares intermédiaires.
Kevin Speed pourrait ainsi proposer le ticket pour Paris depuis la Gare Lorraine TGV à partir de 8€. Ou encore l'aller simple vers Strasbourg à 4€.
NOUVEAUX ACTEURS SUR LE RAIL
L'ouverture à la concurrence, mise en œuvre ces dernières années dans la plupart des pays européens, permet à des compagnies ferroviaires de se lancer directement sur les rails, sans subventions, pour s'opposer aux anciens monopoles: c'est l'open access, l'exploitation des trains en accès libre.
L'open access exige des compagnies d'avoir les reins solides. Il faut se procurer du matériel, le faire homologuer, obtenir des sillons (les créneaux de circulation), recruter des cheminots, mettre sur pied le système de vente...
Kevin Speed annonce un protocole d’exclusivité signé avec un constructeur français majeur qui développe le train adapté à la desserte à Grande Vitesse. Du matériel "performant dérivé d’une des plus grandes séries européennes de trains à grande vitesse: 300 km/h, accélérations et freinages électriques rapides, et la capacité à assurer une desserte omnibus sans perte de temps."
Kevin Speed veut desservir les métropoles depuis les villes moyennes. D'après le fondateur de la société, c'est une solution à la crise climatique et à celle du prix de l’énergie. L'entreprise revendique "un soutien au pouvoir d’achat, en diminuant radicalement les prix du train à grande vitesse. Dans le cas des clients de Kevin Speed, leur facture de carburant baissera de 150 Millions d’Euros par an."

© PHILIPPE LOPEZ / AFP
Toujours selon Laurent Fourtune, ancien directeur opérationnel d'Eurotunnel et ancien directeur du développement à la RATP, leur solution permettrait "une baisse de l’empreinte carbone des clients de Kevin Speed de 140.000 tonnes de CO₂ par an."
Leur solution permettrait une plus grande "cohésion des territoires", en "multipliant par 3 la desserte des gares intermédiaires des lignes à Grande Vitesse", et "la création d'environ 500 emplois de cheminots en territoire rural ou périurbain".
Kevin Speed s'engage à payer un milliard d'euros par an pour l’exploitation des lignes à SNCF Réseau. Mais pour cet accord "gagnant-gagnant", la start-up demande au gouvernement et à SNCF Réseau la signature d'un accord cadre de longue durée, à savoir 30 ans. "Il nécessaire que SNCF Réseau s’engage sur la disponibilité de capacité sur les lignes à desservir pour la durée de l’amortissement des trains" précise leur communiqué.
Laurent Fourtune veut "la garantie d'avoir des sillons sur la durée. On a besoin d'un accord-cadre avec SNCF Réseau, il nous faut de la visibilité", dit-il.
LE LUXEMBOURG BIENTÔT CONCERNÉ ?
Kevin Speed étudie une desserte du Grand Est en s’arrêtant toutes les heures dans toutes les gares le long de la ligne à Grande Vitesse Paris Strasbourg: Champagne TGV, Meuse TGV, Lorraine TGV.
Contacté par RTL, l'opérateur ferroviaire annonce qu'il veut commencer par des dessertes en France seulement, mais qu'il étudiera des dessertes internationales - comme Luxembourg- une fois les premières dessertes en France lancées.